Délices judiciaires

Je ne résiste pas à vous citer un arrêt rendu en 1995 par la première chambre civile de la cour d’appel de Riom (le 7/9) qui déboutait les auteurs d’une plainte pour « troubles anormaux du voisinage » contre les propriétaires d’un poulailler…

 » Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n’est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois; que son voisinage comporte beaucoup de silence, quelques tendres gloussements et des caquètements qui vont du joyeux (ponte d’un oeuf) au serein (dégustation d’un ver de terre) en passant par l’affolé(vue d’un renard); que ce paisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pour d’autres motifs, nourrissent du courroux à l’égard des propriétaires de ces gallinacés; la cour ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef d »orchestre et la poule un habitant d’un lieu-dit »

Il est bien dommage que que la poësie venant des cours d’appel ne soit pas plus connue.
Trouvé sur Le Monde, sur un article intitulé « Les cloches des vaches, mélodie des montagnes ou nuisance sonore » d’un sujet assez comparable.

Travail et jeux

J’ai pu voir cet été la vidéo d’une conférence de Luis Bon Ahn, intitulée Human Computation. Il est parti du principe que les gens s’amusent beaucoup avec des jeux parfois assez simples, comme le solitaire par exemple. Alors, pourquoi ne pas utiliser le fait que les gens jouent à ces jeux pour effectuer des tâches que l’humain peut faire mais que l’ordinateur ne sait pas faire ?

Dans son exemple, il cherche à caractériser des images. Si on fait une recherche de « chien » dans google image par exemple, on va trouver des images qui sont à proximité du mot chien dans des pages web, mais il est fort possible que l’image ne soit pas un chien. L’ordinateur ne sait pas distinguer un chien dans une image. Il se base uniquement sur le fait que c’est une image et qu’elle est à proximité du mot (ou s’intitule) chien. Il propose alors de faire un jeu permettant aux gens de s’amuser et de donner un mot caractérisant une image. Ce jeu a été programmé, et se joue en ligne, à deux. Les deux personnes voient une image, et doivent taper des mots correspondants à l’image. Dès que les deux personnes trouvent un mot en commun, elles marquent un point. Si les deux personnes écrivent le mot chien on peut raisonnablement penser que l’image contient un chien. Et si un grand nombre de personnes trouvent aussi ce mot, celà valide d’autant plus la pertinence du mot chien.

Ce qui est étonnant est que ce jeu présent en ligne est un gros succès. On constate que, même pour un jeu aussi simple, certains joueurs y passent littéralement leur journée. Et le résultat est intéressant puisqu’il permet d’effectuer une tâche impossible à réaliser sans l’apport humain.

Je n’ai pas retrouvé le lien de la conférence que j’ai suivie (elle m’a été donnée téléchargée), mais j’ai vu que l’auteur l’avait également donnée chez les gens de chez Google (attention, c’est en anglais):

D’ailleurs, on peut voir que depuis quelques jours, Google propose lui aussi un jeu pour identifier des images : http://images.google.com/imagelabeler/

Gmail pour organiser ses recettes de cuisine !

Il fallait y penser. Le site parenthacks.com propose un rapide article sur ce sujet. En effet, un de ses lecteur utilise gmail pour stocker ses recettes de cuisines. Il n’y a rien de particulièrement compliqué à ça. Chaque recette de cuisine trouvée sur Internet est envoyée en mail à l’adresse gmail, et un label recettes y est appliqué. Ensuite, en fonction des ingrédients présents dans le frigo, une petite recherche est faite avec le moteur de recherche gmail sur le label recettes… Et voilà ! En plus, les liens sponsorisés affichés sur la droite permettent de trouver encore d’autres recettes !

Alors, qu’est-ce qu’on prépare pour ce soir ?

Il n'a de libre que le nom.

Peut-être avez vous entendu parlé de l’article de Mr Jean Dominique Giuliani intitulé Il n’a de libre que le nom et qui a notamment été publié par Libération. Je vous invite à le lire, si ce n’est pas déjà fait. En effet, il contient des éléments assez caractéristiques et que je rencontre régulièrement chez des gens qui ne connaissent pas ou mal le logiciel libre.

Mr Giuliani fait en effet l’amalgame dangereux entre gratuité et liberté. En effet, il part du principe qu’un logiciel libre est gratuit, et parce qu’il peut être redistribué gratuitement, il a été réalisé également gratuitement. Le problème est que son approche ne correspond pas à l’industrie du logiciel libre que l’on rencontre sur le terrain. Si on prend des exemples comme le noyau Linux, souvent montré en exemple, on se rend vite compte que les principaux développeurs du logiciel sont tous salariés pour travailler sur ce projet (par des sociétés comme RedHat, IBM, Novell, ARM ou d’autres). Un logiciel comme MySQL est également développé par une entreprise commerciale, qui salarie ses développeurs pour travailler sur le projet. Et on peut continuer comme ça pour d’autres grands projets, comme le système de fichiers ReiserFS, ou la suite OpenOffice.org.

La liberté du logiciel libre ne repose pas sur la gratuité, sinon on parlerait de logiciels gratuits et non pas de logiciels libres. Et les anglo-saxons ne préciseraient pas « free as in free beer » (free comme dans bière gratuite) ou « free as in free speech » (free comme dans liberté de parole) si justement l’amalgame n’était pas problématique. Il faut dire qu’ils utilisent le même mot pour gratuité et liberté, ce qui ne simplifie pas leur compréhension… La gratuité du logiciel libre présenté par Mr Giuliani n’est qu’une confusion née de la méconnaissance qu’il a du sujet.

De plus, non content de confondre logiciel libre et logiciel gratuit, on retrouve également une confusion avec les freeware. Dans le logiciel libre, l’auteur du logiciel en reste propriétaire, et la protection intellectuelle associée à son logiciel est la même que s’il avait édité un logiciel propriétaire. Il a juste choisi, dans un cas de ne pas donner accès au code source de son logiciel, et dans l’autre cas, a autorisé un accès au code source du logiciel à des fins d’amélioration, d’éducation de personnalisation etc. Mais il reste l’auteur du logiciel, et en fait ce qu’il veut.

Pour ce qui est de l’affrontement des sociétés de services face aux éditeurs de logiciels propriétaires, on constate en effet aujourd’hui une mise en opposition du service face au logiciel. Ceci pose un problème de taille. En effet, celà laisse supposer que les logiciels propriétaires ne nécessitent pas de services pour fonctionner, et que de faire appel à un éditeur de logiciels propriétaires pour acquérir la licence nécessaire à ce logiciel permet de planifier et de maîtriser le temps et l’amortissement de ces logiciels. On peut rêver, mais ce n’est pas réaliste. Les personnes offrant du service sur des logiciels propriétaires comme Oracle, SAP ou même Microsoft dont le but est que le logiciel se suffise à lui même, ne manquent pourtant pas de travail. De ce coté là, le logiciel libre n’est pas fondamentalement différent. Il a besoin de service pour être configuré, adapté, intégré à l’existant. Comme les autres. Ni plus, ni moins.

Pour résumer le tout, on peut dire que le logiciel libre n’a rien de gratuit, et n’a pas été présenté comme tel par toutes les personnes connaissant un minimum le logiciel libre. Que l’accès au code source, ne viole pas la propriété qu’en a l’auteur du logiciel. Et enfin, que le logiciel libre n’est pas le seul à avoir besoin de service pour être adapté à l’environnement et à l’utilisation qui doit en être faite, c’est le cas de tous les autres logiciels. Quant à parler du prix, si l’exemple du ministère des finances est donné dans l’article, il doit bien faire sourire les acteurs informatiques français. Un projet de 39 milions d’euros, sur trois années (cas du projet copernic du ministère des finances) n’en fait pas, et de très très loin, les logiciels les plus chers de l’histoire… Il suffit de comparer ça aux 78 milions d’euros dépensés simplement en licences logicielles (sans le service) dépensées pour la seule année 2002 par le ministère des finances (source).

Crash du serveur

Vous l’avez peut-être remarqué, le blog a été inaccessible pendant quelques jours, et de plus quelques commentaires ont été perdu. C’est tout simplement dû au disque dur du serveur qui a décidé de passer l’arme à gauche… Résultat des courses, quelques jours d’indisponibilité pour les sites que j’hébergeais ici, une restauration du dernier backup, et quelques petites choses sont passées à l’as…

Aujourd’hui, le blog est à nouveau fonctionnel, ainsi que la plupart des sites de la machine. Il ne me reste plus qu’à me remettre à poster un peu plus régulièrement sur le blog, 2006 n’a pas été très prolifique de ce coté là.

Pour ceux qui utilisaient http://savoir.pingouin.org/ comme miroir de Wikipedia, il n’a pas encore été restauré, mais je m’y attèle prochainement, avec une version un peu plus à jour que la précédente.